Analyser les modalités d’envahissement histopathologique de la commissure antérieure du larynx sur les pièces opératoires de patients opérés d’un carcinome épidermoïde de stade T2 intéressant la région commissurale par laryngectomie partielle supracricoïdienne (LSC).

Vingt-cinq patients porteurs d’un carcinome épidermoïde non antérieurement traité classé T2 ont été sélectionnés. L’endoscopie préthérapeutique confirme l’atteinte de la commissure antérieure et la tomodensitométrie n’objective pas de lyse cartilagineuse. Une LSC a été chaque fois réalisée : 15 LSC frontale antérieure avec épiglottoplastie, 8 LSC avec crico-hyoïdoépiglottopexie et 2 LSC avec cricohyoïdopexie. L’histopathologie a analysé les marges d’exérèses (< 1mm, entre 1 et 5mm, >5mm), l’extension cartilagineuse, les emboles vasculaires. Le recul moyen d’observation est de 18 mois (12 mois–36 mois).

Les marges d’exérèses sont inférieures à 1mm pour 7 patients (28 %), entre 1 et 5mm pour 9 patients, supérieures à 5mm pour 9 patients. La présence d’emboles vasculaires est notée pour 15 patients (60 %). Vingt patients sont indemnes d’atteinte cartilagineuse thyroïdienne médiane, mais 5 présentent une extension cartilagineuse (20 %), limitée à la lame corticale interne pour 4 patients (classés T3) ou transfixiante pour 1 patient (classé T4a). L’extension muqueuse ne paraît pas prédire l’envahissement cartilagineux. Une récidive locale laryngée a été observée à 12 mois chez le patient T4a.

Vis-à-vis d’un carcinome épidermoïde laryngé commissural, une LSC permet l’analyse histopathologique de la totalité de la commissure antérieure du larynx définie par l’organogénèse : lame thyroïdienne médiane sur laquelle s’insèrent les trois étages laryngés. L’envahissement cartilagineux microscopique difficilement prévisible par l’extension muqueuse peut atteindre 20 % des patients classés initialement T2.